Vendredi avril 19th 2024

Citations Karl Polanyi

« Le laissez-faire n’avait rien de naturel ; les marchés libres n’auraient jamais pu voir le jour si on avait simplement laissé les choses à elle-mêmes. Le laissez faire lui-même a été imposé par l’Etat. »

Karl Polanyi, La Grande Transformation, 1944

« Le rôle joué par les marchés dans l’économie intérieure des divers pays a été insignifiant jusqu’à une époque récente. »

Karl Polanyi, La Grande Transformation, 1944

« La civilisation du XIXe siècle n’a pas été détruite par l’attaque intérieure ou extérieure de barbares ; sa vitalité n’a été sapée ni par les dévastations de la Première Guerre Mondiale, ni par la révolte d’un prolétariat socialiste ou d’une petite bourgeoisie fasciste. Son échec n’a pas été la conséquence de prétendues lois de l’économie telle que la baisse du taux de profit ou de celle de la sous-consommation ou de la surproduction. Sa désintégration a été le résultat d’un ensemble de cause tout différent : les mesures adoptées par la société pour ne pas être à son tour anéantie par l’action du marché autorégulateur. »

Karl Polanyi, La Grande Transformation, 1944

« L’économie du laisser-faire était produite par l’action délibérée de l’Etat, les restrictions ultérieures ont débuté spontanément, le laisser faire était planifié. »

Karl Polanyi, La Grande Transformation, 1944

« Le libéralisme économique travaillait avec l’idée fausse que ses pratiques et ses méthodes étaient la conséquence naturelle d’une loi générale du progrès. Pour les rendre conforme au modèle, il projetait vers le passé les principes sous-jacents au marché autorégulateur, dans l’ensemble de l’histoire de la civilisation humaine. »

Karl Polanyi, La Grande Transformation, 1944

« L’alternance de la pénurie et de la surabondance de monnaie se révélerait aussi désastreuse pour le commerce que les inondations et les périodes de sécheresse l’ont été pour la société primitive. »

Karl Polanyi, La Grande Transformation, 1944

« L’homme agit, de manière, non pas à protéger son intérêt individuel à posséder des biens matériels, mais de manière à garantir sa position sociale, ses droits sociaux, ses avantages sociaux. »

Karl Polanyi, La Grande Transformation, 1944

« Notre thèse est que l’idée d’un marché s’ajustant lui-même était purement utopique. Une telle institution ne pouvait exister de façon suivie sans anéantir la substance humaine et naturelle de la société, sans détruire l’homme et sans transformer son milieu en désert. »

Karl Polanyi, La Grande Transformation, 1944

« Les marchés établissant les prix, ceux qui seuls forment un système de marché, n’existaient pas avant le premier millénaire de l’Antiquité, et ont été ensuite éclipsés par d’autres formes d’intégration. Cependant, ces principaux faits ne pouvaient même pas être vus tant qu’on pensait que le commerce et la monnaie étaient limités à la forme d’échange d’intégration, comme sa nature spécifiquement économique. Les longues périodes de l’histoire quand la réciprocité et la redistribution intégraient l’économie, et les champs importants dans lesquels, même aux temps modernes, elles ont continué à le faire, étaient répétées par une terminologie restrictive. »

Karl Polanyi, Prmitive, Archaic and Modern economics : Essay of Karl Polanyi, 1968

« L’agora athénienne ne connaissait pas la liberté du marché au sens moderne de l’expression et la cité continua de pratiquer toutes les prérogatives du corps tribal sur ces membres. Néanmoins, le principe d’échange profitable entre les membres de la communauté a été admis, et une sauvegarde contre la mésentente a disparu. »

Karl Polanyi, The livelihood of man, 1977

« L’idée que des actes individuels d’échange étaient à l’origine des institutions commerciales, monétaires et même marchandes est à peine défendable. Le commerce extérieur normalement précédait le commerce interne ; l’utilisation pour les échanges de la monnaie s’est développée dans la sphère du commerce extérieur et des marchés organisés se développaient tout d’abord dans le commerce extérieur ;  dans les trois cas, l’action était plutôt collective qu’individuelle. A la lumière de ces faits, on peut se demander comment, en l’absence de marchés établissant des prix, des éléments du commerce, de la monnaie étaient intégrés dans l’économie. »

Karl Polanyi, The livelihood of man, 1977

« Les prix sont initialement établis soit par tradition soit par une autorité, et leur modification, lorsque celle-ci a lieu, est de nouveau amenée par des moyens institutionnels et non par le marché. »

Karl Polanyi, The livelihood of man, 1977

« En fait, les dettes et les obligations sont des phénomènes primitifs qui existaient avant l’existence du marché, et les économies de greniers de stockage de l’Antiquité connaissaient des prévisions financières et la comptabilité bien avant que l’utilisation de la monnaie comme moyen d’échange soit devenue important. »

Karl Polanyi, The livelihood of man, 1977

« L’origine des institutions marchandes est un sujet complexe et obscur, bien que le marché n’est pas aussi ancien que l’espèce humaine mais a des origines spécifiques dans l’histoire humaine. Sur ce point, on peut dire que les marchés se distinguent des traces de commerce et de pratiques monétaires trouvées dans des communautés humaines même des plus simples et des plus anciennes. »

Karl Polanyi, The livelihood of man, 1977

« Au plan théorique, on essaie de développer des concepts d’institution monétaire, de commerce et de marché qui s’appliquent à tout type de société […]. Au plan politique, l’histoire devrait répondre à quelques questions les plus brûlantes tant morales qu’opérationnelles de notre époque. »

Karl Polanyi, The livelihood of man, 1977

Voir aussi:Les Citations de François Perroux

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